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Stan Douglas
du 2 avril 1988 au 27 avril 1988
Overture, Television Spot

Les œuvres de Stan Douglas sont des objets réalisés conjointement avec la remise en situation du spectateur. Nécessitant un appareillage technologique des plus signifiants au niveau formel, Overture et Television Spots viennent s’introduire de façon critique dans la tradition de la réception des œuvres. Les images qui défilent sous nos yeux renverseraient-elles la dialectique sujet/objet ? Lequel des deux arrive à se dérober à l’autre ? Et comment est médiatisée la conscience de cette mécanique retournée ?

Overture, métaphore de la position du sujet face à l’objet, démontre comment se joue le rapport à l’œuvre par une argumentation de la conscience (extrait de « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust). Installant un équipement de projection à l’endroit où se tient habituellement la spectateur- ici en proie à un cliché de perspective (chemin de fer)- Stan Douglas occasionne de cette façon la rupture de l’effet narration ; et ce, d’autant plus que le texte récité reste autonome par rapport à l’image. Entrâné jusqu’au point le plus rétréci d’une représentation possible par la course du rail à travers la noirceur du temps perdu, le sujet devient ainsi l’objet d’une conscience retrouvée.

Television Spots, conçu à des fins de transmissions sur écran télévisé, s’adresse au sujet consommateur d’images "surfaites". Comprenant sept scénarios (de huit à trente secondes chacun) à narration des plus réduites, cette œuvre brouille les habitudes perceptives du (télé)spectateur. « Their difference invites the activity of the spectator ; they initiate a comparison that illuminates the constructs of the television performance » (Barbara Fischer). Le sujet, alors rappelé à titre d’acteur dans l’élaboration de l’œuvre, signale la valeur pragmatique du travail de Stan Douglas. Pour simuler une certaine régularité au niveau de l’image, l’artiste impose sa rythmique conceptuelle composée de messages quasi subliminaux (stimulant plutôt qu’engourdissant) : d’où l’œuvre s’affirmant comme l’interférence la plus nette au niveau du processus de la consommation des images.

Si, au premier coup d’œil, les œuvres de Stan Douglas semblent refermées sur elles-mêmes, elles s’ouvrent toutefois à chacune des interventions que constituent les sujets. Pour cela, ces œuvres méritent une attention soutenue parce qu’elles attendent du spectateur qu’il scénarise sa propre recherche du temps perdu.
- Hélène Taillefer
- Communiqué de presse (Optica)


Bibliographie
Dumont, Jean, « Roméo Savoie, Stan Douglas et Jean Noël: Une oeuvre d'art n'arrive jamais seule... », La Presse, Montréal, Samedi 23 avril 1988, p.K5-K.6.