Archi-féministes! : Archiver le corps
Archi-féministes! : Performer l’archives
Olivia Boudreau
Sorel Cohen
Raphaëlle de Groot
Suzy Lake
Claire Savoie
Jana Sterbak
Sophie Bélair Clément
Vera Frenkel
Clara Gutsche
Emmanuelle Léonard
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Suzy Lake
Née à Détroit en 1947, vit et travaille à Toronto
Une simulation authentique de… no 2, 1974
Suzy Lake, Une simulation authentique de... no 2, 1974.
Maquillage sur photographie noir et blanc
Musée des beaux-arts de Montréal. Achat,
collection Saidye et Samuel Bronfman d’art canadien
Une simulation authentique de... no 2 est emblématique de l’œuvre de Suzy Lake qui, depuis les années 1970, fait valoir une réflexion sur l’identité et sa construction, la mouvance du sujet et son authenticité. Recouvrant ses autoportraits photographiques de maquillage, l’artiste met à l’avant-plan les limites et la véracité contestable d’une image identitaire. Sa démarche se reconnaît par un travail sur le corps, son paraître et les questionnements qu’ils engagent dans la construction du genre. Elle «archive le corps», alors qu’il se propose performant sa nature changeante et irréductible à une représentation. Suzy Lake a fait partie de «Camerart», exposition phare de la photographie québécoise qui s’est tenue à OPTICA en 1974. En solo dans «Choreographed Puppets» (1977) et «Are You Talking to Me?» (1979), elle a également participé à «La photographie en tant que document vulgaire», en 1988, qui a permis la constitution d’un champ photographique fructueux au Québec.
Beauty at a Proper Distance/In Song, 2002
Suzy Lake, Beauty at a Proper Distance/In Song, 2002
Épreuves Fijutrans en caissons lumineux rétro-éclairés
98,4 x 132,1 cm, 114 x 132,1 cm, 98,4 x 132,1 cm (caissons)
Gracieuseté de l’artiste
Photo : Richard-Max Tremblay
S’inscrivant dans ses préoccupations pour la construction identitaire, Suzy Lake propose Beauty at a Proper Distance/In Song. Cette œuvre montre un gros plan du bas de son visage en mettant l’accent sur ses lèvres rouges, qui contrastent avec quelques signes de vieillissement (pilosités et imperfections de la peau). Incompatibles, ces références culturelles et implicites, les unes à la séduction, les autres à l’inéluctable passage du temps, se croisent ici pour laisser entendre une voix qui en assume la réalité et remet en cause ses interdits de mise en visibilité. En 2010, dans le cadre d’une initiative qui propose des projets d’artistes originaux mettant en valeur la programmation et le fonds documentaire d’OPTICA, cette œuvre a été reproduite sous forme d’affiche en édition limitée, distribuée gratuitement (OPTICA, un projet d’art contemporain, no.4).
T.St-G.
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