Christian Boltanski, Mario Bouchard, Francine Châné, Nicole Gingras, Holly King, Sylvie Readman, Brian Wood
du 8 janvier 1985 au 26 janvier 1985 Narrativité / Performativité
Mario Bouchard: (Québec) Polaroids et Photos Noir et Blanc
Un théâtre de pas, un théâtre d'objets, une installation paysagère: des lieux auxquels les images photos se réfèrent. Un mémoire photographique enregistrant et captant des vues rapprochées, partielles et fragmentées (M. Bouchard).
Francine Châné: (Québec) Installation Vidéo
Ce travail propose une réflexion sur le culte de la beauté physique véhiculé par les médias, sur les comportements qu'il génère et sur les discours qu'il suscite. Une femme se laisse prendre au piège des images du corps. Cependant, aucune action ne sera vraiement posée, il ne reste que l'histoire qu'elle se raconte.
Nicole Gingras: (Montréal) Films Super-8
Refaire le parcours du minotaure dans son labyrinthe, inventer, proposer de multiples trajets. Insister sur l'existence de ce solitaire qui manifestait son existence aux hommes par les nombreuses victimes qu'il laissait derrière lui. Le dédale comme métaphore de l'errance, de l'attente. (N. Gingras)
Holly King: (Montréal) Photos en Couleur
Dans les deux photographies couleur qu'elle présente, l'artiste nous entretient de l'idée de romance. Holly King n'est plus ici la figure centrale de l'image. Elle met plutôt en scène des tableaux et des objets à l'intérieur desquels sont représentés des personnages héroïques ou romantiques. Réalité et fiction se chevauchent. L'illusoire domine.
Sylvie Readman: (Montréal) Film Super-8 et Photos
L'œuvre est composée de deux parties distinctes mais complémentaires. D'une part, la photographie s'élabore à partir d'une reconstitution à l'échelle réduite d'un lieu réel lequel, interprété par l'imaginaire, trace la voie possible d'un scénario. D'autre part, le film réutilise les reconstructions préalablement arrangées par la photo.
Brian Wood: (New York) Dessins et Photos
Les photographies peuvent être le résidu d'une performance intime exécutée pour la caméra en un lieu spécifique. Ce lieu devient une construction mentale qui offre au spectateur divers points d'entrée dans une structure narrative non définie. L'introduction du dessin dans l'image accentue encore la dislocation narrative en ajoutant aux images mentales introduites par la photo, les mouvements de l'inconscient traduits par le dessin.
Le soir du vernissage, il y aura projection des films de Nicole Gingras (À suivre... et Labyrinthes) et de Sylvie Readman (1958- De Leaning Tower, Pisa, Italy). Cet événement voulait rendre compte d'un désir de scruter des manières de raconter en images. Le narratif a ses mécaniques propres, il implique toujours un amalgame. Une histoire, un argument, un personnage s'entremêlent au discours, au mode du récit. Il y a aussi le déplacement, la mutation, plus précisément: la temporalité. Le récit appelle aussi une distanciation et une reconstruction: une performativité étant requise dans les incessants passages de "je" à "il". Il peut être synonyme de spectacle, de fabrication lente et intime, de métamorphose. Il contrarie la mimésis.
Les sept artistes ici réunis élaborent à leur façon des scènes où alternent actants, rôles, et figures.
Performances du corps, du regard ou de la parole, un héros voyage dans des dédales ou encore la caméra accomplit un exploit en son lieu spécifique. Parfois aussi la fiction cinématographique redouble celle de la photo. Le performatif et le narratif résident autant dans l'histoire que dans le discours.
- Les conservateurs
- Communiqué de presse (Optica)