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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

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Isabelle Bernier, Martha Townsend, Louise Viger, Michèle Waquant, Pierre Gosselin, David Moore
du 8 septembre 1982 au 25 septembre 1982
Risques et périls

Pour plusieurs, l’art est comme un baromètre. Pour d’autres, jamais de la vie. Depuis peu, ces deux manières de sentir s’affrontent au lieu d’exister parallèlement. L’exposition « Risques et Périls », quoiqu’elle n’entend convaincre personne, ne veut pas éteindre ce contexte puisqu’ elle en découle. Au contraire, chacune des personnes réunies ici lutte contre le goût du silence qui l’assaille intimement et les silences réels qui ont pris forme assez récemment parmi nous.

Aucune des œuvres aujourd’hui rassemblées ne comporte cependant de lien logique ou de pensées communes. Il est inutile d’en chercher. En ce sens, l’idée de juxtaposer des propositions aussi étrangères manifeste déjà que l’art plus que jamais est hétérogène et n’affirme sa survie qu’en fonction de cette liberté. Chacun des six artistes choisis travaille cette liberté.

On peut toutefois dresser des limites à celle-ci. L’ensemble des travaux, qu’ils soient bidimensionnels, tridimensionnels ou spatio-temporels, repose sur la volonté et le désir d’être soutenu par une analyse du processus de matérialisation. Ce processus est aisément identifiable grâce à la mise en scène de chaque projet. Cette mise en scène est calquée sur le processus de projection du récepteur en partant d’images assimilées à des images transformées.

Si en général la couleur est éteinte, c’est que ce traitement entre deux extrémités permet au récepteur de dépasser les leçons reçues en oscillant entre son désir de rencontrer ce qui est admis et sa volonté d’échapper à des conduites refoulantes. Le fait encore que les matières soient à la fois dures et molles renforce ce dilemme et amène le percepteur à prendre position pour l’ambigüité.

Et pourtant, en parlant de caractéristiques formelles, j’en arrive moi aussi à répéter des schèmes évincés par ces artistes au profit d’une attitude globale qui nie la nécessité de l’efficacité sur laquelle s’échafaudent ces schèmes. C’est là le jeu consenti : au commencement nous percevons les choses telles qu’on nous les a transmises grâces à des relents de constructions. Dans ce qui semble être la voie ou la répétition de ce qui a été, s’ouvre une part inconnue à peine matérialisée ou imaginée. C’est à travers le « à peine imaginée : que tout peut prendre place en dehors des héritages récents.
- Jean Tourangeau
- Communiqué de presse (Optica)