Team Macho
du 12 mars 2011 au 16 avril 2011 3 out of 5 ain't bad
L’année 2010-2011 marque le retour du collectif torontois Team Macho sur la scène contemporaine. Après deux années consacrées à leurs pratiques individuelles, Nicholas Aoki, G. Stephen Appleby-Barr, Christopher Buchan, Lauchie Reid et Jacob Whibley – partageant le même studio depuis plus de six ans – proposent un corpus éclectique, tant ludique que subversif. Inspirés par l’iconographie populaire, leurs illustrations, tableaux et collages forment un réseau foisonnant de trames narratives éclatées.
En dialogue avec Team Macho
Geneviève Bédard : Team Macho semble cultiver une sorte de compétition amicale, une dynamique de groupe qui nourrit une conception unique de la création marquée par un sens aigu de la répartie visuelle. Comment décririez-vous votre processus en tant que collectif?
Team Macho : Quand Team Macho a été formé, nous étions ambivalents quant à l’idée classique de l’artiste exprimant une voix ou un point de vue singulier; cela ne reflétait pas notre formation et nos méthodes. Après de nombreuses séances de remue-méninges, ce qui a commencé franchement comme du sabotage et de la subversion – dans une tentative de rester vigilants et d’éviter le piège d’une voie unique, basé sur l’ego – s’est transformé en un processus qui nous permet tous de se lancer des défis et de nous amuser, mais aussi d’introduire des compétences et des perspectives que nous puisons dans nos explorations personnelles de médiums et de contenus thématiques.
GB : Vous avez maintenant une «signature de marque» plutôt reconnaissable. Comment a-t-elle évolué au fil des ans?
TM : L’élaboration d’un récit cohérent a posé un défi. Puisque nous travaillons de manière très idiomatique, nous avons établi une pratique qui allège certaines des préoccupations auxquelles se confronte un artiste œuvrant seul, mais qui complique les choses en faisant appel à cinq esprits créatifs. À ce jour, la clé de notre succès semble être notre insatiable besoin d’explorer, d’expérimenter, et de réaliser des choses stimulantes, pour nous et les gens qui suivent notre travail.
GB : Cette exposition compte un nombre impressionnant d’œuvres, incluant près de 140 toiles et dessins combinant travaux récents et passés, ainsi que plusieurs prêts de collectionneurs. Comment en êtes-vous arrivés à cette sélection?
TM : Elle est un reflet de notre tendance à nous «retirer dans le désert» pendant des années et à produire beaucoup. Un nombre étonnant de collectionneurs nous suivent, connaissent notre production et sentent instinctivement ce qui est spécial à nos yeux. Nous ne voyons pas nos œuvres comme étant anciennes ou nouvelles, meilleures ou pires; elles seront accrochées dans le désordre, ce qui fournira une vue holistique sur notre monde. Cette exposition vise à donner l’occasion – à nous comme au public – de tirer des conclusions sur notre pratique dans l’ensemble et d’acquérir une meilleure connaissance de notre univers et de ce qui nous motive.
Les artistes remercient leurs généreux collectionneurs et le Narwhal Art Projects.
«3 out of 5 ain't bad» est brièvement mentionnée et recommandée dans la section «A national and international roundup of the season's best exhibitions / Agenda Quebec» de l'actuel Canadian Art (printemps 2011, p. 29.).