Andrea Sala
du 17 janvier 2009 au 21 février 2009 Cicognino
Il nous arrive tous de regarder les nuages et d’y voir une image s’y former. Trouver du nouveau dans une forme ancienne – y découvrir un potentiel inédit – joue un rôle fondamental dans ma démarche artistique.
Le monde du design et de l’architecture me fascine. Je travaille à partir d’objets de design et de projets architecturaux, de même que d’images et de travaux d’autres artistes, pour en déduire des fonctions, des échelles et des réalités autres. En cours de processus, j’ajoute, je soustrais, je retravaille et m’approprie un élément qui existe déjà dans l’original de manière à reformuler celui-ci. J’aime revisiter l’origine d’une idée pour en révéler le potentiel latent et lui donner une nouvelle vie. Il m’arrive parfois, sur un mode quelque peu ironique, d’adopter l’attitude de son «créateur» pour créer son «portrait».
Comme pour plusieurs de mes projets, Cicognino (Petite Cigogne) a démarré par le repérage d’un objet quotidien : une table, dans ce cas-ci. En 1953, le designer italien Franco Albini dessine une petite table qui s’inspire de la forme d’une cigogne et la baptise Cicognino. J’ai une grande estime pour l’approche formelle et poétique d’Albini, et je considère qu’il a joué un rôle important dans l’histoire du design industriel. Grâce à une simple table, Albini a réussi à faire entrer la nature – à la fois la flore et la faune – dans nos maisons.
Dans ce projet, je multiplie la table d’Albini et transforme son échelle en ajoutant des éléments. J’en fais un troupeau d’objets pouvant donner une impression de mouvement, d’énergie, d’interaction – bref, une impression de vie. Il en découle un processus «d’acclimatation» de l’espace d’exposition à l’image d’un musée naturel que se partagent vingt-trois cigognes de différentes dimensions, réalisées en bois et peintes avec un minimum de couleurs.
- Andrea Sala
Né à Como en 1976, Andrea Sala est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Milan. Il partage son temps entre Milan et Montréal.
Parmi ses réalisations, mentionnons Con Altri Occhi (Avec d’autres yeux) en 2006 (Milan, Palazzo della Ragione, commissaires Roberto Pinto et Katia Anguelova), où il présente Walk around, une construction sculpturale à partir de la carte topographique de Milan. Lors de la 9e Biennale d’architecture de Venise, en 2004, il réalise All21, une œuvre qui reprend et cite une installation du designer Achille Castiglioni pour la Triennale de Milan en 1954. Pour l’exposition Exit , (Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, commissaire Francesco Bonami) en 2002, il proposeSans titre (villa Savoye) où il transforme la maquette du projet de Le Corbusier en étagère. En 2008, il présente Allunaggio y otras aterrizajes (Alunissage et autres atterrissages) au MACO, à Oaxaca, au Mexique et Andrea Sala Plays Chancey Gardner à Milan, en Italie.
Monique Moumblow
du 17 janvier 2009 au 21 février 2009 Six Years
Je suis étendue sur le lit.
Je ne peux pas dormir, mais le temps passe vite.
Quand je regarde le réveil, il est 2h03; quand je vérifie quelques secondes plus tard, il est 2h45.
Bientôt, il fera jour.
Une femme se fait réveiller par la sonnette. Elle se rend à la porte pour ouvrir, mais il n’y a personne. Le lendemain matin, toute la maison sent le lait tourné. Elle emmène sa fille à l’école. Les heures passent.
Les pensées de la femme prennent la forme de sous-titres à
l’écran. Une voix tente de les traduire en suédois. La voix hésite, trébuche et parfois échoue. Les écarts entre les pensées et les mots emplissent les chambres vides d’une petite maison.
Six Years est la deuxième œuvre en suédois de l’artiste (après Sleeping Car, en 2000). Pour elle, le suédois, qu’elle ne parle ni ne comprend, est devenu une langue adoptée. C’est une manière de raconter une histoire et de s’en distancier. La parole devient le son.
Il y a des erreurs de traduction. Les mots qui sont toujours imprécis le deviennent davantage. Il n’en reste aucune pensée cohérente, aucun texte absolu ou parfait.
- Monique Moumblow
Monique Moumblow vit et travaille à Montréal. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts (1992) du Nova Scotia College of Art and Design et poursuit présentement une mâtrise en beaux-arts à l’Université Concordia.
Les vidéos de Moumblow ont été présentées dans des festivals et des galeries en Amérique du Nord et en Europe, dont le Centre d’art contemporain de Basse-Normandie, le Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, Impakt (Utrecht), et l’International Short Film and Video Festival (Oberhausen). Ses œuvres se sont méritées des récompenses au Images Festival (Toronto) et à L’immagine leggera (Palerme), et elles font partie des collections du Musée des beaux-arts du Canada et du Netherlands Media Art Institute.
Dagmar Keller, Martin Wittwer
du 14 mars 2009 au 18 avril 2009 Messages passagers
Commissaire : Nicole Gingras
Messages passagers est la première exposition individuelle au Canada des artistes Dagmar Keller (Allemagne) et Martin Wittwer (Suisse). Elle réunit trois œuvres récentes où les artistes examinent la relation entre la réalité et la fiction, interrogent divers processus de perception et de communication.
Say Hello to Peace and Tranquility (2001) consiste en un flot régulier de plans tournés dans une banlieue paisible ou le temps semble arrêté. Le sentiment d’une expérience hors du temps est nourri par le mouvement fluide d’une caméra témoin, le caractère artificiel et construit des scènes : il est difficile de dire s’il s’agit de photographie, de maquette, d’une publicité pour complexe d’habitations. Une bande sonore conçue par Michaela Grobelny renforce cette sensation d’atemporalité et enveloppe l’observateur dans son activité. S’agit-il ici d’utopie, de fiction, d’illusion, de critique d’un phénomène urbain ou de fascination pour cette tranquillité trouble ? What You Want To See (2006) nous donne à voir les façades d’immeubles d’une ville à la tombée de la nuit et à entendre les fragments d’une conversation entre un homme et une femme. Ce cadre urbain sert d’écran à une communication intime continuellement brouillée et télescopée par le langage et une mauvaise transmission. Ici aussi il y a suspension. Pour ces deux œuvres, les lieux filmés sont exempts de toute présence humaine. Ave Maria (2007) consiste en un tournage plus cru, plan documentaire d’une rue animée d’Italie tourné d’une voiture en déplacement dans la ville. Un télescopage s’opère entre les images des passants, des automobilistes et des panneaux publicitaires ; un ave maria porté par une voix de femme confère à cette courte vidéo un ton opératique et incantatoire.
Ces trois œuvres, s’appuyant sur la contemplation, le voyeurisme et la simple curiosité, offrent un juste équilibre entre des préoccupations sociales, urbaines et esthétiques. Elles sont le reflet d’une investigation sérieuse et mâtrisée du pouvoir de l’image sur notre environnement, alimentée d’atmosphères sonores impressionnistes, parfois oniriques, parfois ironiques. L’architecture, l’urbanité, le flux, la mobilité, la relation à l’autre sont quelques thèmes récurrents de l’œuvre de Dagmar Keller et Martin Wittwer. En dépit de l’insertion de nombreux éléments narratifs dans leurs œuvres, toute l’entreprise de ces deux artistes pourrait se résumer en ces mots : faire l’expérience du temps.
- Nicole Gingras
Messages passagers est la seconde exposition d'Écouter pour voir, série d'expositions conçues par Nicole Gingras, commissaire de Montréal, invitée dans le cadre de BRUIT ET SILENCE 2008-2009, événement organisé par le Goethe-Institut Montréal.
L’exposition est le fruit d’une collaboration entre Optica et le Goethe-Institut Montréal ; elle bénéficie du soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.
Dagmar Keller (1972, Allemagne) et Martin Wittwer (1969, Suisse) est un duo d’artistes travaillant ensemble depuis 1997. Ils bénéficient d’une reconnaissance sur la scène internationale pour leurs photographies, vidéos et installations. Ils ont fait l’objet de plusieurs expositions individuelles en Europe ainsi que d’expositions
de groupe en Europe, en Asie et en Inde.
Nicole Gingras est commissaire d'exposition et auteur ; elle vit à Montréal. Son intérêt pour l'image et le son se concrétise dans de nombreuses expositions, programmations et publications.
Dagmar Keller, Martin Wittwer
du 14 mars 2009 au 18 avril 2009 Messages passagers
Oeuvres en galerie
What you want to see, 2006
Installation vidéo avec son
Boucle de 7 min. 53 sec
Dimensions de la projection: approx. 2,5m x 3m
Musique: Damian Zangger
Say Hello to Peace and Tranquility, 2001
Installation vidéo avec son
Boucle de 23 min.
Dimensions de la projection: approx. 3m x 4m
Trame sonore: Micheala Grobelny
Ave Maria, 2007
Installation vidéo avec son
Boucle de 1 min. 22 sec.
Serge Murphy
du 9 mai 2009 au 13 juin 2009 Rien de tout cela (version 2009)
La relation à la sculpture et au monument prend une forme festive chez Serge Murphy. L’état de «work in progress» résume bien la nature du corpus d’œuvres que l’artiste a produit ces dernières années, un corpus en transformation qui échappe à la marchandisation si présente dans le monde de l’art. Rien de tout cela (version 2009) introduit l’idée d’une série autonome, répétitive et différente à chaque version.
Murphy met ici à l’épreuve sa propre démarche et, par ricochet, l’acte de collectionner. D’une présentation à l’autre, la pièce évolue considérablement, des matériaux et des objets apparaissent et disparaissent successivement. Suivant une logique interne, l’installation, qui en contient une autre, se densifie et dégage de nouvelles émotions selon le temps qui passe ou le lieu qui la reçoit.
Objets trouvés, recyclés et matériaux à l’état brut – voile, croix, dessins, photos, bouts de laine et ficelle – composent un répertoire ludique de formes et de signes en lien avec l’histoire de l’art, la peinture, le terroir et l’imaginaire populaire. En galerie, l’installation comprend plusieurs modules de bois peints, posés en équilibre les uns sur les autres et dressés comme d’innombrables tours. À l’instar de la première version, présentée en 2008 lors de la Manif d’art à Québec, chacun des modules – tablette, casier – renferme un ou plusieurs éléments. La seconde version a la particularité de quadriller l’espace; notre œil circule parmi les percées et points de vue, les surfaces et les volumes. Murphy s’adonne ainsi à un lent et minutieux travail de restitution, modelant le plein et le vide de l’espace d’exposition. L’unité de l’ensemble, aussi précaire soit-il, repose sur la profusion d’objets, de formes abstraites, d’aquarelles, de moulages et d’œuvres de l’artiste qui constituent un vaste collage.
L’impression d’être devant un chaos cède rapidement le pas à un système établi où chaque geste de l’artiste prend son sens dans cette répartition de masses et de lignes qui n’existent que par et dans le lieu.
- Marie-Josée Lafortune
Serge Murphy vit et travaille à Montréal. Il réalise des sculptures qui se déploient dans l’espace, des dessins, ainsi que des vidéos narratives (ces dernières en collaboration avec Charles Guilbert). Ses œuvres ont été présentées au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud. En 2007, il recevait le prix Ozias-Leduc pour l’ensemble de son œuvre.
Suzanne Caines
du 9 mai 2009 au 13 juin 2009 Split Pea Soup
Dans ses vidéos, Suzanne Caines rend compte de la difficulté d’habiter l’espace public, partage son ennui, ses échecs, et questionne les limites d’un art relationnel. Elle crée des situations qui abordent certaines conventions sociales qu’elle cherche à déstabiliser en engageant la conversation. Ses actions, très simples, soulèvent plusieurs questions sur le rôle de l’artiste dans sa communauté et sur les attentes du public.
Les objets qu’elle utilise lui servent à interagir avec les gens, à s’immiscer dans leur quotidien. Souvent, ils suggèrent un héritage culturel et sont dépositaires d’une mémoire, d’habitus qui reflètent la manière d’être d’un groupe social. Dans Split Pea Soup, 2007, vidéo qu’elle a réalisée lors d’une résidence au Portugal, Caines partage le comptoir d’une épicerie avec la caissière et entreprend de servir, sans succès, de la soupe aux pois aux clients.
Dans sa démarche, l’artiste vise à créer des situations qui ne sont pas coupées de la réalité. Alors que, dans les années 1960, «la réalité devient une préoccupation première, avec, pour conséquence, une refonte du «monde de l’art», de la galerie au musée, du marché au concept de l’art lui-même» (1), il apparât que ce questionnement fasse désormais partie de nos acquis. Les manifestations artistiques dans l’espace public ne font plus figure d’exception et ne sont pas, non plus, investies d’un mandat révolutionnaire. L’art d’intervention et de participation a cependant à trouver sa voie parmi les manifestations culturelles axées sur le spectacle, qui ne permettent pas au public de revoir ses attentes et de côtoyer d’autres formes de diffusion et de recherche.
En galerie, la répétition de la scène filmée, alternant sur deux écrans, ajoute à la défaillance de la communication, à l’isolement du sujet. L’on se retrouve devant un document qui peine à rétablir un lien avec le public. Il reste que Caines inscrit le spectateur dans l’espace au sein duquel se fait la rencontre, spectateur pour qui la situation tout entière devient l’œuvre. Et cela, Caines le réussit très bien.
- Marie-Josée Lafortune
(1) Paul Ardenne, Un art contextuel, Paris, Flammarion, 2004.
Suzanne Caines a réalisé ce projet dans le cadre de la Nodar Residency; elle tient à remercier Monsieur Luis Costa pour son soutien.
Suzanne Caines a terminé en 2004 une mâtrise en arts au Chelsea College of Art and Design, à Londres. Sa pratique a fait l’objet d’expositions individuelles et collectives au Canada, aux États-Unis et en Europe. Elle a participé à plusieurs festivals de performance, d’art vidéo et à des résidences internationales.
David Dupont, Marie-Josée Lafortune, Diane Morin, André-Louis Paré, Sylvie Vojik
le 13 juin 2009 Livres d'artistes Résidence de recherche jeune création
+ Lancement :: Samedi 13 juin, 15h à 17h
Cette publication a été éditée à la suite du séjour de David Dupont à Montréal et de Diane Morin à Valence, dans le cadre d'un programme d'échanges destiné à des artistes plasticiens en résidence, entre la Région Rhône-Alpes et le Québec, initié par art3 et Optica. Cette édition est le prolongement des échanges entre les structures organisatrices, les artistes impliqués dans ce programme et André-Louis Paré, auteur invité à porter un regard critique sur ce dispositif.
Cette publication a bénéficié de l'aide spécifique du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil régional Rhône-Alpes.
Anne-Lise Seusse
du 1 septembre 2009 au 30 novembre 2009 Résidence de recherche jeune création
Originaire de Lyon, Anne-Lise Seusse produit un travail photographique autour de la question du territoire, s'intéressant particulièrement au micro-phénomène de ritualisation de certains espaces à travers la pratique d'activités de loisirs. La création de ces communautés singulières – un groupe de retraités pratiquant le ball trap, des free riders descendant une zone militarisée – génèrent des situations qui vont parfois à l'encontre de l'organisation «politique» de ces sites. Le travail de reportage de l'artiste opère dans ces zones de glissement et de confrontation. À Montréal, elle poursuit cette recherche, réalisant des portraits de jeunes rôlistes s'adonnant aux jeux grandeur nature inspirés de l'univers médiéval fantastique, au flanc du Mont-Royal.
Yan Giguère
du 12 septembre 2009 au 17 octobre 2009 Attractions
Yan Giguère poursuit son investigation du quotidien. De manière intuitive, sa pratique s’apparente à une écriture filmique qui se déploie dans l’espace d’exposition : les images s’enchânent, formant une série d’associations poétiques et formelles. Une trame narrative se construit ainsi au contact des univers proposés, des cycles de production qui les séparent et des genres qui abondent, principalement le paysage et le portrait. Reprenant là où s’interrompait la série précédente, la figure de l’amoureuse nous convie cette fois au jardin.
Le photographe s’intéresse aux plantes, à leur pouvoir d’évocation et à certains tropismes, notamment ceux causés par la lumière. Cette caractéristique des plantes à s’orienter dans les zones d’ombre et de clarté n’est pas sans rappeler la spécificité du médium photographique : exposer la lumière, réagir à une source lumineuse. Leur présence, à l’exemple des grues s’élançant vers le ciel, renseigne sur la structure du dispositif.
On remarque un mouvement ascendant dans le choix des motifs et leur redistribution, de même qu’une progression dans l’organisation de la surface d’exposition selon les attributs de chaque image. De multiples correspondances naissent de la proximité des photographies, comme celles d’un magnifique brugmansia blanc (Trompette des anges) et un ostensoir en forme de soleil rayonnant (le Saint-Sacrement), iconographie religieuse reprise dans la tradition populaire. Cette image de facture documentaire, comme d’autres prises à travers la campagne québécoise, Giguère aime à nous les remémorer en signe d’origine et d’identité culturelles.
Cette série conserve un aspect intimiste. La trame du jardin d’Éden, de la Genèse (la pomme) et de la tentation des paradis artificiels (propriétés psychoactives de certains végétaux) se lit par étagement. Il se dégage de l’ensemble une impression de parcourir un sous-bois, où les plantes nous guident dans un univers qui laisse sa trace sur la surface photosensible du papier argentique. Plusieurs images renvoient également à l’idée de fondation – forêt de vérins soutenant un stationnement – de germination ou de croissance, autre métaphore du processus créatif dont les vues d’atelier et de l’amoureuse peintre sont des composantes essentielles dans l’œuvre de Giguère.
- Marie-Josée Lafortune
Il est possible de consulter en ligne l'article de Nicolas Mavrikakis sur l'exposition «Attractions» de Yan Giguère(«Tropismes», Voir, 1er octobre 2009) ainsi qu'un extrait de l'entretien réalisé par Sylvain Campeau avec l'artiste («Gravité et tropisme», CV87, Hiver 2011).
Dans le cadre de la 13e édition des Journées de la culture, Yan Giguère («Attractions», photographie) et Sophie Bélair Clément («Le son du projecteur», art conceptuel/installation sonore) seront en galerie ce samedi 26 septembre : rencontre avec les artistes, exposition commentée de leurs oeuvres et échanges sur leurs pratiques sont prévus. L'entrée est gratuite. C'est un rendez-vous!
L’artiste remercie le Conseil des Arts du Canada, le Centre Clark, l’Atelier Clark, le Centre Vu, Marie-Claude Bouthillier, Rodrigue Bélanger, Peter King, Louis Lussier et Mobile Home.
Natif de Disraeli, Yan Giguère a complété en 1996 des études en photographie à l’université Concordia. Il a exposé dans le réseau des centres d’artistes et a participé à plusieurs manifestations et expositions de groupe. Ses œuvres font partie de collections muséales et corporatives.
Bibliographie
- Campeau, Sylvain, «Gravité et tropisme», Ciel variable, no 87, hiver 2011, pp.21-29.
- Campeau, Sylvain, «Yan Giguère», Ciel variable, no 84, printemps 2010, pp.67-68.
- Delgado, Jérôme, «Une autre constellation lumineuse», Le Devoir, 26-27 septembre 2009, p.E9.
- Mavrikakis, Nicolas, «Dans les centres d'artistes cet automne, Montréal, centres d'art», Voir, 3 septembre 2009, [www.voir.ca].
- Mavrikakis, Nicolas, «Mois de la photo Montréal, les théâtres de l'image», Voir, 17 septembre 2009, [www.voir.ca].
- Mavrikakis, Nicolas, «Tropismes», Voir, 1er octobre 2009, [www.voir.ca].
Sophie Bélair Clément
du 12 septembre 2009 au 17 octobre 2009 Le son du projecteur
Sophie Bélair Clément a développé un corpus d’œuvres vidéographiques et sonores où le corps en performance explore la notion de perte causée par la reproductibilité. L’expérience de cette perte – rejouée à l’écran en usant de ralentis et de mises en musique – exacerbe l’écoute, la concentration et les modalités d’exposition. Oeuvres en galerie : Bach Whistled (1970, 44 min 7 s) d'Adrian Piper et Pièce pour un quatuor à cordes qui tente de rejouer le son d’un projecteur vidéo diffusant «Nightfall» de Bas Jan Ader (1971, 4 min 16 s, noir et blanc, muet, film 16 mm transféré sur DVD) (2009, 44 min 21 s), interprétée par Kingdom Shore.
- 8 mai 2008, 07 : 46
- SV : Re : the Space Between
Chère Sophie,
Si vous voulez enregistrer pendant le jour, l’œuvre Bach Whistled d’Adrian Piper sera en marche, ce qui signifie que vous ne pourrez pas entendre la projection de Bas Jan Ader. Pour l’entendre, vous devez venir hors des heures ouvrables.
Bien à vous,
Marie Chrysander
Museum Anna Nordlander, Skellefteå
- 27 juillet 2009, 14 : 31
- Re : project
Sophie,
j’espère que tu vas bien.
nous avons terminé la pièce.
ça s’est avéré une longue entreprise.
nous n’avons pas pu nous enregistrer sur des pistes séparées, puisque nous avions trop de difficulté à nous entendre les uns les autres dans le mix, alors nous avons divisé la pièce par sections à partir des subtilités du fichier original de la lampe.
aussi, la répartition et l’enregistrement des cordes nous ont contraints à remanier la partition ensemble.
la composition devrait être attribuée à l’ensemble du groupe.
nous n’avons pas trouvé un joueur d’instrument à anches, nous avons donc utilisé un violon pour le son aigu.
j’espère que ça te convient.
alors, nous avons enregistré la pièce ensemble, en direct.
la dimension humaine est intéressante. on peut vraiment entendre la tension des interprètes autour de la 24e minute. tout le monde commence à être fatigué, et tendu, et on attaque les cordes un peu plus, mais le volume n’augmente pas.
en jouant, nous avons réalisé que le son de la lampe et du projecteur provient d’une mince boîte en plastique et qu’elle résonne, et que cette résonance fait partie des sons qu’on entend. aussi, sur le fichier original, on peut entendre le grincement du moteur, qui produit des fréquences moyennes difficiles à reproduire, mais je crois que nous avons bien rendu le spectre sonore de l’original.
nous nous sommes placés à différentes distances des deux microphones que nous avions installés. la résonance de la salle s’entend.
le plus difficile a été de trouver une manière de simuler le sifflement qu’on entend sur la bande originale. nous l’avons reproduit grâce au positionnement des micros et à l’architecture naturelle de la salle.
il y a une bonne réverbération sur l’enregistrement qui donne l’impression d’un son mat, et je pense que nous avons bien rendu le sifflement et la résonance.
donc, l’instrumentation et les registres sont les suivants :
jasmine landau : violon, fréquences moyennes
ryan hough : violon, fréquences aiguës
mark molnar : violoncelle, fréquences moyennes et graves
gerg horvath : basse, fréquences moyennes et graves
nathan medema a agi comme ingénieur de son et s’est assuré que l’enregistrement était balancé.
Sophie Bélair Clément sera en galerie le samedi 26 septembre (12h-17h) dans le cadre des Journées de la culture 2009.
Dans le cadre de la 13e édition des Journées de la culture, Yan Giguère («Attractions», photographie) et Sophie Bélair Clément («Le son du projecteur», art conceptuel/installation sonore) seront en galerie ce samedi 26 septembre : rencontre avec les artistes, exposition commentée de leurs oeuvres et échanges sur leurs pratiques sont prévus. L'entrée est gratuite. C'est un rendez-vous!
L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, Adrian Piper Research Archive, Marie Chrysander, Mats Stjernstedt (commissaire de l’exposition «The Space Between») et le Musée Anna Nordlander de SkellefteÃ¥, Kingdom Shore (Mark Molnar, Jasmine Landau, Ryan Hough, Gerg Horvath, Nathan Medema et Simon Guibord), Michèle Thériault et la Galerie Leonard & Bina Ellen, Dan Nguyen et Hexagram UQÀM, Marc Dulude, David Jacques, Marie-Claire Forté, Olivier Girouard et Alexandre Castonguay.
Traduction : Colette Tougas et Marie-Claire Forté
Sophie Bélair Clément a développé un corpus d’œuvres vidéographiques et sonores où le corps en performance explore la notion de perte causée par la reproductibilité. L’expérience de cette perte – rejouée à l’écran en usant de ralentis et de mises en musique – exacerbe l’écoute, la concentration et les modalités d’exposition.
Fondé en mars 2006, Kingdom Shore puise ses influences du punk rock – qui a émergé du hardcore des années 80, de l’avant-rock, du art rock, de la musique électroacoustique, du noise, du vieux gospel, de la musique contemporaine et left-field.
Adrian Margaret Smith Piper est issue de la première génération des artistes conceptuels. Bach Whistled est une performance sonore qui s’inscrit dans le temps, durant laquelle Piper siffle au son d’un enregistrement des concertos en ré mineur, la mineur et do majeur de Johann Sebastian Bach.
Johann Sebastian Bach (1685-1750) est un grand mâtre de la musique baroque.
Myriam Yates
du 7 novembre 2009 au 12 décembre 2009 Syntoniser - Night park
Myriam Yates a développé un rapport à l’image qui démontre un attachement pour des dispositifs d’écrans, un intérêt marqué pour l’image cinématographique dont le support d’enregistrement et le mode de restitution sont à contre-courant du numérique. À chaque exposition, l’artiste complexifie ce rapport de façon à ce que l’on s’attarde non seulement à la valeur narrative, mais aussi à l’aspect formel des images produites, celles-ci mettant en scène ce qui distingue l’image vidéographique et l’image filmique. En galerie, elle juxtapose deux lieux, deux temporalités qui participent à la même fiction : un complexe hôtelier, aujourd’hui disparu, et un ciné-parc.
Dans cette série, Yates use fréquemment de l’arrêt sur image, nous plaçant devant une temporalité suspendue. Il s’en dégage une forme de mélancolie, d’errance, appuyée par un regard qui balaie des sites abandonnés, devenus obsolètes, situés au coeur ou en périphérie des villes. On peut difficilement y dissocier ce qu’ils représentent et ce qui nous affecte, plus exactement notre relation à l’espace et au temps.
La présence de la nature qui investit ces lieux – marquant une temporalité – et celle d’une architecture référentielle au sein du paysage sont déterminantes dans la construction de l’affect. Leur nature indicielle informe sur le sujet de l’expérience, l’origine du récit, le site d’une activité symbolique en voie de disparition qui éveille en nous une conscience à laquelle on s’identifie.
Plusieurs temporalités coexistent à l’intérieur de l’image, ce qu’accentuent les effets de surimpression. L’artiste s’intéresse aussi à l’écran comme surface de projection et ce qui l’entoure : son observation porte sur les usagers et leur jeunesse, de même que sur les activités saisonnières d’un cinéma en plein air, qu’elle documente conjointement avec les phases de démolition d’un complexe hôtelier. À la croisé d’hybridations et de mises en abîmes, ces images s’articulent et se confondent en un (non-)lieu recomposé.
- Marie-Josée Lafortune
«Syntoniser - Night park» fait l'objet d'un article de Sylvain Campeau, Intrusion et transition (ETC, juin 2010).
Née à Montréal en 1971, Myriam Yates pratique la photographie et l’installation vidéo. Sa réflexion porte sur les espaces publics qu’elle documente et les multiples rapports que nous entretenons avec ces lieux. On a pu voir ses œuvres au Mois de la Photo à Montréal, au Musée d’art contemporain de Montréal et dans diverses manifestations, notamment les Rencontres Internationales Paris-Berlin.
L’artiste remercie la Ville de Sherbrooke et le ciné-parc Orford.
Bibliographie
- Campeau, Sylvain, «Intrusion et transition forcée», ETC, no 90, juin 2010, p. 48-49.
Jacinthe Lessard-L.
du 7 novembre 2009 au 12 décembre 2009 En fonction de la forme
Jacinthe Lessard-L. explore l’esthétique du quotidien et de l’espace habitable, les interstices entre le normatif et l’individuel, dans des œuvres évoquant les formes picturales de la modernité. Elle s’intéresse tout particulièrement à des réalités contemporaines issues de la démocratisation du design. Ses recherches actuelles – exacerbant l’aspect de commodité présent dans les précédentes séries – portent sur le potentiel des matières polymériques qui envahissent notre culture visuelle, tout particulièrement l’emballage d’objets triviaux. L’exploration de ces résurgences colorées en dévoile toute la force évocatrice : la distance critique du médium photographique et l’ambiguïté inhérente aux images produites évoquent certaines pratiques minimalistes et exposent la trace d’utopies modernistes.
En effet, bien que la série présentée en galerie puisse sembler se révéler au premier regard, elle recèle divers niveaux de sens. Lessard-L. y sollicite notre mémoire collective et, selon les référents propres à chaque spectateur, différents réseaux intertextuels se mettent en place au gré de citations visuelles plus ou moins implicites. Ainsi, l’aspect ornemental de l’ensemble, combiné aux effets de matières et de textures, fera parfois penser aux arts décoratifs textiles; les contours tantôt nets, tantôt fuyants, voire incandescents pourront évoquer les rayogrammes; les aplats de couleurs vives rappelleront à certains les Colourfield Painting; d’autres encore feront le rapprochement avec l’International Klein Blue, et ce malgré le fait que la construction de l’image, sa matière colorée, soit dictée par les produits eux-mêmes.
Par ailleurs, la couleur n’est pas entièrement libérée de ses fonctions localisantes et figuratives : étrangement familière, nous parvenons parfois à identifier le matériau à la source de l’ouvrage, au-delà de toutes les manipulations subies. Il ne faut toutefois pas confondre ces épreuves chromogènes avec des œuvres numériques. Les objets trouvés sont saisis dans leur emballage d’origine et seuls l’éclairage, la composition et le travail en chambre noire sont mis à profit dans la construction d’une photographie dont l’ambiguïté vient repousser les limites du médium pris dans sa fonction de documentation.
- Geneviève Bédard
Jacinthe Lessard-L. a terminé en 2006 une mâtrise en arts visuels à l’Université Concordia. Ses projets ont été exposés au Québec, à Toronto, Nancy, Göteborg, Glasgow et prochainement au Musée de L'Élysée de Lausanne dans l’exposition
«reGeneration 2 : photographes de demain».
En conversation avec Gabor Szilasi
le 24 novembre 2009 Campagne de financement Cocktail | Conférence | Exposition + vente
L’importance de l’œuvre de Gabor Szilasi est indéniable dans l’histoire de la photographie contemporaine canadienne. Au Club universitaire de Montréal, il commentera son parcours et proposera une sélection d'oeuvres originales qui en font un témoin privilégié. Trois œuvres représentatives de trois périodes marquantes dans la carrière du photographe seront exceptionnellement mises en vente. Avis aux amateurs et aux collectionneurs! Gabor Szilasi, représenté par la galerie Art45, est le lauréat du prix Paul-Émile-Borduas 2009.
«En conversation avec Gabor Szilasi» est une invitation d'Alain Ishak, directeur pour le Québec du Groupe Hay, président du Club universitaire de Montréal et membre du conseil d'administration d'OPTICA. Les fonds amassés contribueront à l'essor des activités du centre et de la bourse William A. Ewing. OPTICA est inscrit au Programme Placements Culture du Gouvernement du Québec; la galerie possède également un fonds de dotation, administré par la Fondation du Grand Montréal.
24 novembre, 17h-20h En conversation avec Gabor Szilasi
Cocktail | Conférence | Exposition + vente d'oeuvres
Coût de l'évènement : 65$ (incluant un don de 30$, avec reçu d'impôt) Club universitaire de Montréal
2047, rue Mansfield
Montréal, Québec H3A 1Y7
Réservations : 514.874.1666 ⎢ communications@optica.ca
Tenue d'affaires décontractée
RSVP avant le 20 novembre
   Gabor Szilasi, Motocyclistes au lac Balaton, 1954.
   Épreuve à la gélatine argentique
   12 3/4 x 18 7/8" (image); 16 x 20" (papier)
   Signée au verso
   vendu    2 500$
   Gabor Szilasi, Dunn's, 888-902 rue Ste-Catherine Ouest, Montréal,
1977.
   Épreuve à la gélatine argentique
   14 3/4 x 18 5/8" (image); 16 x 20" (papier)
   Signée au verso
   vendu    2 500$
   Gabor Szilasi, Salle de bain chez André et Marie-Rose Houde,
Lotbinière, janvier 1977.
   Épreuve couleur à développement chromogène
   15 1/16 x 18 7/8" (image); 16 x 20" (papier)
   Signée au verso
   2 500$
Anne-Lisse Seusse
le 26 novembre 2009 Conférence + Cocktail
*5@7 :: jeudi le 26 novembre*
Vous êtes cordialement invité à une présentation publique d'Anne-Lise Seusse – artiste originaire de Lyon achevant une résidence de trois mois chez OPTICA – ce jeudi 26 novembre. Elle y commentera sa pratique photographique, tout particulièrement les recherches effectuées à Montréal cet automne. La conférence débutera vers 17h et sera suivie d'un cocktail. Tous et toutes sont les bienvenus!
Originaire de Lyon, Anne-Lise Seusse produit un travail photographique autour de la question du territoire, s'intéressant particulièrement au micro-phénomène de ritualisation de certains espaces à travers la pratique d'activités de loisirs. La création de ces communautés singulières – un groupe de retraités pratiquant le ball trap, des free riders descendant une zone militarisée – génèrent des situations qui vont parfois à l'encontre de l'organisation « politique » de ces sites. Le travail de reportage de l'artiste opère dans ces zones de glissement et de confrontation.
OPTICA (Montréal) et art3 (Valence) ont initié une résidence de recherche dédiée à la jeune création à laquelle est rattachée une bourse. Les structures hôtes ont pour rôle principal d’agir comme médiateurs auprès de l’artiste qui évolue dans un milieu de vie distinct, ainsi que d’organiser des rencontres avec des professionnels du milieu. Au terme de la résidence de trois mois, le boursier rend publique sa recherche; un ouvrage est coédité par OPTICA et art3 l'année suivante.